Grandir avec le SCJE : le parcours inspirant de Marie Mathilde Richard
30/01/2025
En janvier 2025, une nouvelle étape s'est ouverte pour notre collègue Marie Mathilde Richard, qui a été nommée directrice des établissements de Champagne-Ardenne.
Un parcours riche et atypique qui témoigne de son engagement, de sa passion et de son expertise. De ses débuts comme enquêteur socio-judiciaire au SCJE, à son expérience en tant qu'indépendante, jusqu'à son retour au sein de notre association, Marie Mathilde a su faire preuve d'adaptation et d'une vision claire de ce qu'elle souhaite accomplir.
Nous lui avons posé quelques questions pour mieux comprendre son parcours, ses valeurs et sa vision de l'avenir au sein du SCJE. Voici son témoignage.
Comment es-tu passée de tes débuts au SCJE à la direction des établissements Champagne-Ardenne ?
« Mon aventure avec le SCJE a débuté en 2010, à l’établissement de Paris 13ème. À l’époque, je venais de finir mes études en droit pénal et sciences criminelles et je préparais le concours de l’ENM en prépa à Paris. Comme je ne suis pas du genre à bachoter, je me suis dit : pourquoi ne pas chercher un petit job à côté ? Une folie, bien sûr ! C’est là que je suis tombée dans l’univers du SCJE, et croyez-moi, ça a été un coup de foudre immédiat ! J’ai alors endossé le rôle enquêteur socio-judiciaire.
Un an plus tard, direction la Champagne. J’ai quitté le SCJE, mais je ne pouvais pas me résoudre à abandonner mon métier de technicien socio judiciaire. Alors j’ai frappé aux portes des structures locales… Mais, comme ça n’a pas fonctionné, je me suis lancée seule, et c’est là que tout a commencé !
Le vice-président du Tribunal de Troyes m’a donné ma chance et m’a ouvert les portes des EP. J’ai alors créé une association socio – judiciaire familiale. Un « baby SCJE » qui m’a accompagné pendant 10 ans ! Une aventure qui m’a permis de découvrir tous les aspects de la gestion d’une structure, et en 2022, le SCJE et moi nous sommes retrouvés pour créer un établissement à la place de ma petite association. Et voilà comment, en janvier 2023, j’ai repris la direction de l’établissement SCJE de la Marne à Châlons-en-Champagne, avec l’objectif de lancer celui de Troyes en juin 2023.
Depuis, mon équipe et moi avons accompagné l’ouverture de l’établissement de Senlis et assuré l’intérim des établissements de l’Aisne et des Ardennes. En janvier 2024, j’ai pris la tête des établissements de la Cour d’Appel de Reims : Châlons, Charleville et Troyes.
Et en janvier 2025, je suis devenue directrice des établissements Champagne-Ardenne ! Une nomination qui est un honneur et une motivation supplémentaire à investir dans cette aventure collective.
Qu’est-ce qui t’a poussée à rejoindre à nouveau le SCJE après ton aventure en indépendante ?
Quand le SCJE s’est installé dans le ressort de la Cour d’Appel de Reims en 2022 avec Charleville-Mézières, j’ai pensé : « Enfin ! ». Après quelques hésitations, j’ai repris contact avec la direction, et ai franchi le pas pour discuter d’un partenariat.
L’entrepreneuriat, c’est la liberté, mais aussi la solitude… Je gérais tout : la comptabilité, les RH, la communication, et bien sûr les missions.
Rejoindre le SCJE a été pour moi un véritable tournant. J’y ai trouvé un environnement où l’entraide et la complémentarité des équipes sont au cœur de l’action, un soutien précieux qui fait toute la différence au quotidien.
L’association m’a permis de donner un nouvel élan à mes projets et de mieux servir mes missions. En 2020, lors du Grenelle contre les violences conjugales, je n’aurais jamais pu participer à l’appel à projets des CPCA avec ma petite structure. Trop de freins : moyens humains, matériels, et financiers. Le SCJE, avec sa stabilité et ses ressources, m’a offert cette possibilité.
Comment ton expérience en indépendante et ton rôle d’enseignante enrichissent-ils ton travail au SCJE ?
Les années passées en dehors du SCJE m’ont énormément appris. J’ai dû gérer tous les aspects d’une structure, de la partie juridique à la gestion humaine et technique. C’est une expérience que je mets aujourd’hui à profit pour le SCJE.
En parallèle, j’enseigne le droit pénal à l’Université de Champagne-Ardenne, à l’IUT de Troyes, ce qui m’oblige à maintenir une veille constante et une réflexion approfondie sur ces thématiques. Et c’est aussi pour cela que le SCJE m’a confié la formation en procédure pénale pour certains de mes collègues !
Quelles sont les principales responsabilités et missions des établissements Champagne-Ardenne ?
Prendre la direction de ces établissements, c’est la reconnaissance de mon parcours et de ma capacité à les façonner, les faire grandir et les piloter.
Ma mission ? Continuer à faire grandir et développer les établissements, à innover et à diffuser les valeurs du SCJE.
Ces établissements, bien que jeunes, ont une équipe dynamique et polyvalente, et chaque site répond à des besoins différents en fonction des juridictions et des CPCA. Par exemple, à Charleville, nous gérons des missions pénales (ESR, CJ, EP) et civiles (ESF, espace de rencontre protégé pour les VIF). À Châlons, nous avons des missions de JAF (ESF, ADM) et des EP pour le TJ de Châlons et Reims. À Troyes, nous avons récemment ouvert des missions ESR POP, LPJ et des projets en addictologie.
Nos antennes CPCA accompagnent également les auteurs de violences conjugales dans un cadre thérapeutique. Un travail de fond, en constante évolution !
Quelles sont les éléments clé qui font la force de tes établissements selon toi ?
L'élément clé de nos établissements, est la motivation de nos équipes. Elles sont très mobiles et adaptées aux besoins spécifiques des tribunaux. Nous avons déjà doublé notre équipe cette année, et il est essentiel que chacun puisse s’épanouir dans son poste.
Nos projets à venir ? La pérennisation de nos activités ! Il est important que tout continue à croître et à se consolider. Nous avons de nombreux projets (addictologie, antennes CPCA) et nous voulons créer un environnement où chacun peut se développer.
Tu as eu un parcours varié. Quel(s) moment(s) ou projet(s) au SCJE t’a le plus marqué et pourquoi ?
Parmi les moments les plus marquants de mon parcours, je retiens l’assemblée générale d’Orléans en 2023. C’est là que j’ai vraiment ressenti la force du collectif SCJE, cette dynamique qui fait toute la différence. C’est là que le sentiment de solitude m’a quitté définitivement, et où je me suis dit : « Ensemble, on va plus loin ! »
Si tu devais résumer ta mission actuelle en trois mots, lesquels choisirais - tu ?
Accompagnement, vision et qualité. »